Acatharsis
Telles sont trois questions existentielles qu’un Noir Africain vivant en Afrique ou membre de la Diaspora Africaine Noire éparpillée ou disséminée à travers le monde finit par se poser en étant confronté un jour ou l’autre à cette réalité inévitable qui est que partout où elles sont installées dans le monde, les Communautés Africaines Noires sont celles qui concentrent par rapport aux autres Communautés Humaines les indices de vie agréable et autonome les moins favorables.
A ces interrogations essentielles, nous nous contentons souvent de nous rassurer en nous ressassant éternellement comme des soliloques noctambules « Nous avons été, nous fûmes » en nous référant aux Travaux du Grand Maître de l’Egyptologie ancienne l’Illustrissime Cheick Anta Diop.
Nous fûmes peut-être, nous fûmes certes et aujourd’hui qui sommes-nous et surtout que seront nos enfants demain, dans 30 ans quand il y aura 2 milliards 500 millions d’habitants en Afrique. Alors que nous constatons d’ores et déjà des tentatives de dépossession, de spoliation faciles de nos patrimoines fonciers avec souvent nos propres complicités, alors que sous nos yeux avec nos âmes tétanisées et impuissantes nous regardons tel un bulldozer fou, le désespoir, la désespérance de l’Afrique, pousser une partie de nos jeunes dans les sables brûlants du désert du Sahara et finir leur vie vendus aux yeux du monde comme des esclaves à des négriers des temps modernes ou comme des repas pour les poissons de la méditerranée !!! *
Aucun peuple de notre monde ne peut subir une telle humiliation et pourtant nous tous Africains noirs nous supportons sans conscience et sans complexe cette opprobre tels nos ancêtres qui de leur temps voyaient souvent les cortèges de leurs frères, sœurs et enfants enchaînés, traverser leurs villages, au milieu des cases sans réagir et peut-être même parfois en ricanant et/ou en se moquant des suppliciés déshumanisés et réduits au statut de « meubles » destinés aux cales des bateaux
Il est temps pour nous de conjuguer désormais notre avenir au présent et non plus au passé. De cet avenir notre présent est hautement comptable. Nous devons sortir de nos sommeils pour un sursaut nécessaire de reconquête à la fois de notre dignité et de notre identité. « Nous avons été, nous fûmes » ne suffisent plus. Seul compte et seul comptera la profession de foi, ce credo que nous devons tous proclamer désormais : « Nous sommes et nous serons aussi demain les bâtisseurs d’un Nouvel Ordre Humaniste pour le bien de l’humanité toute entière. Pour ce faire nous croyons en la Science, en la Bonne Organisation, au Travail pour y arriver »
